Premier bilan du projet des serres

La mission de novembre a par ailleurs permis de faire le point sur le projet des serres. Yves Poiré président de la FEÉ et moi-même avons pu échanger avec les mères monoparentales qui ont travaillées dans ce projet pilote qui est une première à Guayaquil. Malgré les forts aprioris sur le travail des femmes dans l’agriculture, toutes les mères considèrent que ce projet les a aidés de façon déterminante et toutes souhaitent continuer.


On rappelle ici en quoi ce projet diffère des autres activités : à la différence des ateliers d’infirmerie, de maquillage ou de guitare, il s’agit pour elles, au-delà de l’apprentissage, de recevoir un salaire pour le travail qu’elles réalisent. Il s’agit donc à la fois de se former à la culture biologique, et d’offrir un revenu dans la famille. Dans une période où beaucoup des femmes de la communauté ont perdu leur seul emploi à cause de la crise pandémique nous avions considéré que cette nouvelle manière d’aider répondait mieux au besoin du moment et offrait à la Fondation Rosalia l’occasion de se financer localement.


Mais au-delà de l’expérience sociale, le projet des serres est aussi un projet d’entreprise et force est de constater qu’il y a encore des progrès à faire en termes de production. La récolte a en effet été touchée par une attaque de « negrita » (Prodiplosis longifila) qui est le corollaire des cultures biologiques. Devant leur prolifération le CA de Pascuales a décidé de suspendre temporairement le projet et la production de tomates – qui roulait au début au rythme d’une tonne par semaine, et lui permettait au projet de ne pas être déficitaire.


Cependant, cela ne doit pas occulter les résultats que ces groupes de mères monoparentales ont réalisés est extraordinaire. D’abord la structure des serres tient ses promesses : ce n’était pas forcément gagné, car il s’agit d’une grande construction haute de 9 mètres sur 1500 mètres carrés. Tout le reste a été réalisé par les groupes de mamans: les systèmes d’irrigation, la pépinière, les mises en terre, la germination, les canaux, les supports pour les plantes (500 poteaux de 3 mètres de haut) … Tout cela avec les conseils et l’aide de Tito, responsable du projet.


Enfin, tout n’est pas perdu : après analyses des causes, on considère que cet insecte serait entré tout bêtement par la porte d’entrée, et sa prolifération serait due à un manque de surveillance plus étroit. Cet ces deux points peuvent être corrigés : le premier en ajoutant un sas d’entrée, le second en offrant plus d’appui aux équipes de mères.
Par ailleurs la serre et tout son équipement (système d’irrigation, etc.) restent totalement fonctionnels. Cela nous donne de bonnes raisons de penser qu’on devrait tenter une deuxième récolte en espérant de meilleurs résultats.

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