Perspectives d’avenir en temps de pandémie

Alors que le projet Faro Verde s’apprêtait à réaliser une dernière collecte de fonds avec l’équipe du Carihuairazo, la pandémie a marqué un coup d’arrêt, tant pour la collecte de fonds que pour la construction à Pascuales. Les besoins de la communauté ont subitement muté en besoins d’urgence alimentaire (débouchant à notre offre de panier alimentaire).

Les derniers moins écoulés nous ont permis de prendre distance avec le projet Faro Verde et de le voir sous un angle différent. D’abord, l’urgence des besoins alimentaires a souligné le rôle fondamental de l’agriculture dans tout projet d’autonomisation. Ce besoin s’est accentué en milieu urbain où les familles demeurent très dépendantes au marché de l’emploi équatorien, lui-même extrêmement précaire. Ainsi, face à l’arrêt brutal des activités imposé par la pandémie, les employés de la FASMRC se sont retrouvés en difficulté pour atteindre la communauté des mères monoparentales, une situation qui perdure encore aujourd’hui.

Parallèlement, pour la FEÉ, un défi nouveau se profile, car la pandémie a accentué la compétition qui existe dans les demandes de financement des grandes fondations. Les dépenses d’exploitation comme ceux de la Garderie ou du Centre pour femme ne suffisent plus à convaincre les grands bailleurs de fonds. D’où cet objectif prioritaire : autonomiser financièrement la FASMRC – et idéalement dans la ligne du Faro Verde…

Or quelle meilleure manière d’y arriver qu’en s’inspirant du travail des agriculteurs équatoriens qui peuvent déjà en vivre? À la FASMRC, nous avons la chance de compter sur l’un d’entre eux, Tito Lore, agriculteur de père en fils, et actuellement responsable des jardins périphériques à la FASMRC. Grâce à lui nous avons une fenêtre sur intervenants et parties prenantes de la production et de la vente de fruits et légumes bio en Équateur. Il s’agit dans ce cas de culture protégées (corollaire de l’agriculture bio en Équateur pour éviter les insectes nuisibles sans pesticides), on les appelle des « invernaderos ».

Les invernaderos ne sont pas des serres à proprement parler: dotées de fine mailles à la place du verre ou du plastique, elles protègent les cultures des nuisibles et de possibles retombés de cendres.

Autre avantage de la culture sous invernaderos: la fréquence des récoltes (au moins trois par an), qui nous permettra d’être fixés quatre mois seulement après la mise des semis.

Une projection de ce qui serait nécessaire pour financer la FASMRC nous a convaincus d’aller au-delà des mots, et de réaliser une mission pour lancer un projet pilote. On vous reviendra donc à l’été pour vous annoncer les premiers résultats de cette expérience.

Enfin, cela va de soi, mais on ne le répètera jamais assez : une implication des femmes, notamment des mères monoparentales sera primordiale. Si le projet pilote fonctionne – et c’est notre intention – une formation sera offerte aux mères monoparentales de la communauté, avec les emplois correspondants à la clé.

 

Retour en haut