Le Faro Verde est le grand projet d’avenir de la Fondation pour les Enfants de l’Équateur. Conçu comme une tour en bambou, mi ferme verticale, mi magasin d’occasion, ce modèle de gestion permet de mettre l’emphase sur l’autonomie financière autant que sur l’autonomie alimentaire d’une communauté. À partir d’un partenariat avec la firme d’architecte montréalaise acdf et l’ONG ASFQ, nous avons élaboré le projet
ORIGINES
En 2017 la FEÉ fêtait sa quinzième année d’existence : une bonne raison de faire l’ascension du Chimborazo, avec le succès que nous avons connu pour notre collecte de fonds… mais une bonne raison, aussi, de faire le bilan de notre œuvre à Pascuales et de se remettre en question pour améliorer notre soutien à cette belle communauté.
Force est de le constater: depuis la retraite des Sœurs de la FEÉ en 2010, les activités réalisées à Pascuales ont beaucoup perdu en dynamisme et en efficacité. Il faut dire que de gros défis ont dû être relevés par l’équipe locale. La transition administrative (passant d’institution à ONG à Pascuales), a demandé plus de deux années de gestion difficile due notamment à la complexité et à la volatilité de la législation équatorienne. Le leadership et les compétences administratives des Sœurs n’ont pas trouvé d’équivalent à Pascuales, qui a vu le nombre de femmes aidées baisser jusqu’à la suspension des activités début 2016. Aujourd’hui, même si le centre a réouvert, et que de nouvelles activités ont vu le jour, on ne peut s’empêcher de conclure que la FEÉ doit se donner les moyens d’impulser une nouvelle dynamique à Pascuales.
Parallèlement, le financement des activités de la Fondation a peu évolué. Si le départ des Sœurs a certes changé la structure de financement de nos activités, la FEÉ finance toujours l’intégralité du budget à Pascuales. Avec le recul, et les années de travail mutuel, il nous est apparu que cette relation permettait difficilement à la FASMRC de prendre ses initiatives, et qu’elle portait atteinte, d’une certaine façon, à la dignité de la communauté, elle aussi assistée. Face à cette situation, nous avons conclu qu’il fallait changer de perspective, et mettre l’emphase sur l’autonomisation de la FASMRC plutôt que sur l’assistance. Autonomisation financière d’une part, mais aussi, autonomisation des mères de Pascuales dans les activités qui seraient créées.
C’est donc à partir de là qu’un long travail de réflexion a commencé : concevoir un projet qui permette à la FASMRC de donner un nouveau souffle à ses activités, tout en s’autonomisant. Nous ne le savions pas encore, mais le projet Faro Verde était en gestion.
Au cours des deux dernières années d’activités de la FEÉ, nous avons réalisé plusieurs déplacements en Équateur, rencontré de nombreuses parties prenantes : les mères et les enfants d’abord, mais aussi des représentants des pouvoirs publics, l’Université de Guayaquil, la plus grande ONG du pays (la JBG), le consul du Canada à Guayaquil, la Chambre de Commerce du Canada à Guayaquil, plusieurs chefs d’entreprises, ainsi que des représentants de l’église à Pascuales, notamment, le père Michel Charbonneau qui vit à Pascuales depuis quelques décennies. De retour à Montréal nous avons cherché à formaliser un projet, complémentaire à notre mission là-bas. Nous souhaitons bâtir, sur un terrain adjacent appartenant à notre mission, une construction qui soit visible de loin, verte et reproductible qui serait une extension à notre centre pour femmes. Trois caractéristiques qui nous ont amenés à baptiser ce projet «Faro Verde» (« Phare Vert » en espagnol) et à choisir le bambou, un matériau de local, écologique, antisismique et accessible pour l’ériger.
LES GRANDS PRINCIPES
En partant de l’idée qu’il fallait offrir à la communauté de Pascuales un espace qui soit accessible à tous, sécurisé, et qui mette la cause des mères et des enfants au premier plan, nous avons élaboré, avec le soutien de la firme d’architecte montréalaise acdf (www.acdf.ca), le projet du Faro Verde autour de trois grands concepts :
1) Une agora pour les femmes d’abord, mais ouverte et accessible à tous
2) Un magasin d’occasion tenu par les mères monoparentales de Pascales, et dont les profits seraient mis à leur service, mais également au financement local de notre mission à Pascuales
3) Des ateliers d’agriculture urbaine et d’art urbain avec l’objectif de verdir et d’embellir la communauté de Pascuales et de permettre aux femmes de se réapproprier les connaissances en agriculture pour s’autonomiser
La FEÉ bénéficie de solides atouts pour mener à bien ce projet. Ayant été fondée par des sœurs canadiennes, elle jouit d’un large respect de la part de la communauté, qui l’a protégé de tout incident depuis l’édification des locaux en 2002. Par ailleurs, notre travail à long terme commence à porter ses fruits, notamment grâce au programme de parrainage qui voit ses premiers hauts diplômés sortir de l’université, et qui sont aujourd’hui nos bénévoles. Enfin, nous connaissons et entretenons de bons contacts avec toutes les parties prenantes susceptibles d’être impliquées dans ce projet du Faro Verde.
Enfin, le Faro Verde aurait aussi la vocation d’intégrer à l’urbanisation anarchique de Pascuales, un îlot de verdure qui se concrétiserait – au-delà de la structure en bambou de la tour – sous la forme de cultures vivrières verticales, dans l’esprit d’une ferme verticale. Les femmes auraient ainsi la possibilité de se former dans des ateliers de permaculture et de se réapproprier la connaissance des écosystèmes de l’Équateur dont ils peuvent tirer profit. Par ailleurs, il s’agirait aussi d’une certaine forme de retour aux sources : en effet, d’une part la population de Pascuales s’est historiquement constituée de personnes venant des campagnes environnantes et vivant jadis de leurs propres terrains, d’une autre les maisons étaient construites en bambou : un matériaux local et naturellement antisismique.
Nous vous invitons à lire notre étude de préfaisabilité en PDF!